Une nouvelle méthode permettant d’accroître l’efficacité des nanomédicaments utilisés pour le traitement du glioblastome, une tumeur cérébrale particulièrement létale, a été mise au point à Taipei par une équipe de l’Academia Sinica, le plus prestigieux organisme de recherche à Taiwan.
En injectant systématiquement et à faible dose une protéine – le facteur de croissance endothélial vasculaire –, on augmente temporairement la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, un filtre extrêmement sélectif qui empêche d’ordinaire 98% du traitement de pénétrer dans le cerveau, ont indiqué le 15 janvier les chercheurs de l’Institut des sciences biomédicales de l’Academia Sinica.
Avec cette nouvelle approche renforçant le taux de délivrance du médicament, les scientifiques ont pu doubler la période moyenne de survie chez des souris atteintes de gliobastome, la portant à 80 jours. Ils ont aussi multiplié par 2,5 la quantité de médicament livré aux cerveaux de porcs, en comparaison avec les méthodes actuelles.
Cette recherche a été financée par le ministère des Sciences et Technologies et l’Academia Sinica. Les chercheurs espèrent que cette percée permettra une meilleure délivrance d’une série de nanomédicaments dans le cerveau.
Le glioblastome, a expliqué Patrick Hsieh [謝清河], est la plus commune mais aussi la plus sévère des tumeurs cérébrales dans le monde, avec des chances de survie à cinq ans inférieures à 10% en raison d’une progression rapide de la tumeur et du manque de méthode efficace pour faire traverser à la chimiothérapie la barrière hémato-encéphalique. Les résultats sur les porcs représentent un signe positif quant à la possibilité d’appliquer avec succès cette technique aux humains, a-t-il ajouté.
L’étude, intitulée « Inducing a Transient Increase in Blood-Brain Barrier Permeability for Improved Liposomal Drug Therapy of Gliobastoma Multiforme », a été publiée en ligne en décembre 2018 par la revue ACS Nano, à Washington, aux Etats-Unis.